Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/59

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dans la côte méridionale de cette île étrange.

Chaque individu avait sa case, — une petite maison en bois, ornée d’un belvédère fleuri et flanquée d’un jardin. Ces cases et leurs annexes étaient éparpillées sans ordre le long de la pente molle du plateau comme le contenu d’une boîte à joujoux renversée par accident. Dans l’intervalle de ces cases assez distantes l’une de l’autre, ni allées ni venues, ni animation d’aucune sorte, les Purs ne voisinant pas et ne communiquant entre eux que pour les affaires d’intérêt collectif, trafic commercial, vicinalité, police générale, etc… Leurs vêtements tout pareils parachevaient l’uniformité déconcertante de leurs silhouettes. Ma femme avait même fondé sur leur interchangeabilité l’anodine plaisanterie qui consistait à me demander comment ils pouvaient bien reconnaître chacun sa case ou se reconnaître eux-mêmes.

Ils s’habillaient tous d’une veste blanche et d’un sarong malais. Le sarong est une pièce de calicot ou d’indienne très ample, drapée autour des hanches et dont les bouts se rejoignent et se rattachent par derrière après avoir passé entre les jambes à la hauteur du genou, de façon à former une sorte de jupe-culotte. Ce costume se complétait d’une ample ceinture malaise, et