Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/98

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part et d’autre qu’aucune explication n’est possible. On ne s’entendrait pas au reste car le tocsin du gong continue de retentir dans le haut de la combe, et c’est, muets, que nous suivons la poignée de braves qui viennent de nous sauver la vie.

La tête me tourne un peu à présent et je regarde avec stupeur mes habits en lambeau et qui empestent. Chez Yvonne la réaction est plus forte, elle a une légère syncope, et, quand elle revient à elle, se sent si faible que je me décide à la porter, pour ne pas retarder notre marche.

Tout le paysage est retombé au calme plat. Les dernières vibrations du tocsin meurent au loin, et c’est bien un gong, m’explique le chef, les Purs se servant volontiers de cet instrument contre les Immondes chez qui il provoque une sorte d’hébétude hypnotique, surtout si l’on associe aux ondes sonores des ondes lumineuses, flammes vives, flamboiements d’épée, reflets métalliques, etc…

Le Val est quelque peu houleux encore, mais notre approche fait le vide partout, et l’avenue même qui conduit au pays Pur apparaît complètement déserte au moment où nous nous y engageons…