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AFFRY -

la même anuée lieutenant général à l’armée de Hesse , il donna de nouvelles preuves de valeur. De retour en France, il jouit à Paris de la gloire qu’il avait acquise, et des nombreux amis qu’il s’était faits par son caractère et ses qualités aimables. Nommé en 1767 colonel des gardes suisses, il conserva ce poste jusqu’à la révolution, et s’en montra digne aux journées des 5 et 6 octobre. Après le départ du roi le 20 juin 1791, d’Affry, délié de son serment de fidélité, vint à l’assemblée protester de son dévouement à la nation. H resta, depuis ce moment, entièrement étranger aux affaires ; cependant il ne put échapper aux nombreuses arrestations qui eurent lieu après le 10 août 1792 : on laccusait d’avoir exécuté des ordres ayant pour but d’arrêter les rassemblements qui se portaient sur les Tuileries. L’assemblée législative reconnut la fausseté de l’inculpation , et lui fit rendre la liberté ; il avait échappé par une espèce de prodige aux événements des 2 et 3 septembre. 11 se retira dans son château de Saint-Barthéleray dans le pays de Yaud, et y mourut en 1793. Son fils, LoiJis-AuGUSTE-PEiiLrppE, comte d’Affry, a été le premier grand landamman de la Suisse. 11 naquit à Fribourg en 1745, et fut destiné à l’état militaire. Après avoir accompagné son père à la Haye, il devint adjudant dans les gardes françaises, et monta de grade en grade jusqu’à celui de lieutenant général. Au commencement de la révolution, il commanda l’armée du haut Rhin. Après le 10 août 1792, les troupes suisses au service de France ayant été congédiées, il retourna dans sa patrie, et devint membre du conseil d’État de Fribourg. Lorsqu’en 1798 la Suisse se vit à la fois menacée d’une attaque au dehors et d’une révolution au dedans, d’Affry fut de nouveau mis à la tête des troupes ; mais, reconnaissant bientôt combien la résistance serait inutile, il se conduisit avec une prudence et une adresse qui ne se démentirent pas un instant, et détourna de sa patrie, autant qu’il lui fut possible, les fléaux de la guerre extérieure et de la guerre civile. Quand les Français se furent emparés de Fribo.rg, il y devint membre du gouvernement provisoire, fl ne prit aucune part aux troubles de l801 et de 1802 ; mais il accepta avec beaucoup d’empressement sa nomination comme député pour aller à Paris signer avec le premier consul l’acte de médiation. Napoléon le distingua parmi ses collègues , et lui donna des témoignages d’une considération particulière. H lui confia la tâche de proposer une nouvelle organisation constitutionnelle propre à assurer le repos et le bonheur de ces anciens alhés de la France. Le 19 fé^Tier 1803, d’Affry reçut des mains du premier consul l’acte de médiation, et fut nommé landamman pour la première année, avec des pouvoirs très-étendus, mais provisoires, jusqu’à la convocation extraordinaire d’une diète. Le grand conseil de Fribourg le nomma en même temps son premier avoyer. Il conserva cette ^o^ ;v. diocr. univers.

t. i.

AFRICAIN

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cliarge toute sa vie ; et le tour du canton de Fribourg étant revenu, il devint pour la seconde fois landamman de Suisse en 1809. Il appuya de tous ses moyens les intentions du médiateur, et se conduisit, dans toutes les circonstances de sa carrière politique, avec l’habileté, la sagesse et l’expéiience d’un véritable homme d’État. Il mourat le 16 juin 1810. [Conv. - Lexicon, et Enc. des g. du m.]

TUibeaudean, fJistoire du Consulat et de l’Empire. — Tliiers , Histoire du Consulat et de l’Empire.

  • AFHACîiER ( Gilles ) , théologien hollandais,

natif de Vreeswick. Il était professeur de théologie àUtrecht vers le commencement du dix-septième siècle. On a de lui une histoire curieuse des disputes théologiques qui existèrent alors en Hollande entre les gomaristes et les remontrants. Cette histoire, publiée sous le pseudonyme de Salomon Tiiéodote, est intitulée Enotikon dissecti Belgïi, in quo historica relatio originis et lyrogressiis eorum dissidiorum continetur, qux in fœderatis Belgii Provlncïïs remonstrantes et contra-remonstrantes per annos aliquot exagïtarunt ; UrseUis, 1618, in-8°. E. D.

Catalogue inédit de la Bibliothèque nationale. AFKAXiA, dame romaine, femme de Licinius Buccio, sénateur, contemporain de Jules César, 60 ans avant J. -C. Elle faisait le métier d’as’ocat, et plaidait avec tant de véhémence, que les Romains firent une loi ( lex Afrania ) qui défendit aux femmes de paraître au barreau. Valère îlaximc, liv. VIII, cap. 3, ex. 2.

Érasme, i)i

Adagiis.

AFRANius, poète comique latin, qui vivait vers l’an 100 avant J. -C. Quintilien le blâme d’avoir déshonoré ses pièces par des obscénités. n ne nous reste de ce poëte que quelques fragments, dans le Corpus Poëtarum de ftlaittaire

Londres, 1713, in-fol. Afranius se distingua parmi les poètes «omiques latins , en ce qu’il peignait les mœurs romaines ; de là le nom de comœdia togata, la toge étant le vêtement caractéristique des Romains. Les imitations des comédies grecques, telles que nous les devons à Plaute et à Térence , s’appelaient palliata , du pallium, manteau grec.

Clcéron, in Brut., cap. 4’t.

Quintilien, liv. X, Inst.,

cap, 11.

Aulu-Gelle, liv.

XV, cap 24. — Horace,

Epist., liv. II, t. —

Vossius, De poet. lat. — Biihr, Rômische Liieratur, I, p. 23, deuxième édition. AFRAivjus NÉPOS ( Lucius } , général romain, consul, 60 ans avant J. - C, partisan zélé de Pompée. Réuni à Pétréius, il fit en Espagne la guerre contre César. Il se tua l’an 40 avant J.-C, en même temps que Caton.

J. Cnesar, De bello Hispanico. — Hirlius, De bello Jfricano, — l’iularque, in i’ompeio. AFRANIUS ( Quintianvs ). Voy. Pison. AFRICAIN ou AFRICAKUS (Sexte-Julcs ) , historien grec chrétien, né à Enamaiis dans la Palestine vers le milieu du deuxième siècle, mort probablement vers l’an 232 de J. - C . Il fut député vers Héliogabale pour obtenir l’autorisation de re- 12