Page:Hoefer - Biographie, Tome 1.djvu/452

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
871 ALEXANDRE (Papes) 872
London, 1826. in-8o. — Carl Morgenstern, Zum Gedaechtnisse Alezanders I ; Milan, 1827, in-4o. — Erdmann Gustav. V. Brœcker, Alexander der Gesetzgeber ; Riga, 1827, in-4o. — Lobrede auf Alexander I, Kaiser von Russland ; Leipz., 1828, in-8o. — Henri Louis Empeytaz, Notice sur Alexandre I, empereur de Russie ; Genève, 1828, in-8o. — Comtesse de Choiseul-Gouffier, Mémoires historiques sur l’empereur Alexandre et la cour de Russie ; Paris, 1829, in-8o. — E... W... C... Voigt, Alexander I ; Zerbst,1830, in-8o. — Carl. Georg. Sonntag, Alexander in Paris ; Riga, 1814, in-8o. — Pierre Bérault, l’Empereur Alexandre à Bar-sur-Aube en 1814 ; Paris, 1816, in-8o. — Schnitzler, Histoire intime de la Russie ; Paris, 1847.

III. Les Alexandre papes.

ALEXANDRE Ier, mort vers 117 de J.-C. était natif de Rome, et succéda, en 108, à Euvariste comme évéque de la congrégation des chrétiens à Rome (1)[1]. On n’a guère de détails sur sa vie : on sait seulement qu’il remplit ses fonctions jusqu’à la mort de Trajan en 117, année où il souffrit, selon quelques écrivains, le martyre. Il passe pour avoir introduit plusieurs formules liturgiques, l’usage de l’eau bénite, et celui du pain azyme dans l’Eucharistie. Il eut pour successeur Sixte Ier. Les Épitres qu’on lui attribue sont supposées. Son nom figure comme martyr dans le sacramentaire de Grégoire le Grand, dans l’ancien calendrier publié par le P. Fronteau, et dans tous les martyrologes.

Pistina e Panvinio, Vite dei Pontifici. — Baronius, Annales éccles., ad ann. 132.

ALEXANDRE II, pape, élu en 1061, mort le 20 avril 1073. Il était natif de Milan, et se nommait auparavant Anselme de Badage ou de Bagio. Il parait avoir été élève de Lanfranc dans la célèbre abbaye du Bec en Normandie. De retour en Italie, Anselme de Badage prit une part active à la controverse sur le mariage des prêtres de l’église de Milan : en censurant le mariage des prêtres comme une pratique illégale, il gagna la faveur du bas clergé et du peuple, tandis qu’il avait contre lui le haut clergé et la noblesse. Pour empêcher cette controverse de prendre un caractère trop violent, Widon, archevêque de Milan, éloigna de son diocèse Anselme, en le proposant à l’empereur Henri III et au pape Etienne X pour l’évêché de Lucques. Cependant le mariage des prêtres revint bientôt sur le tapis : le fameux Hildebrand, connu plus tard sous le nom de Grégoire VII, fut envoyé comme légat à Milan ; il s’adjoignit Anselme, et ces deux prélats réunis condamnèrent, en 1058, l’archevêque Widon comme coupable de simonie, parce que, d’après une coutume ancienne, il se faisait payer des droits pour l’ordination des sous-diacres et diacres. L’année suivante, Anselme fut de nouveau envoyé à Milan, avec le légat Pierre de Damien (Petrus Damianus), sous prétexte d’examiner de plus près la question de simonie, mais en réalité pour mettre le siège de Milan sous la dépendance de Rome, et amener les archevêques à n’accepter que du pape, et non de l’empereur, l’investiture

872
par l’anneau. Le pape Nicolas II somma ensuite l’archevêque de Milan de comparaître devant un concile à Rome, ce qui était une infraction aux prérogatives de ce siège archiépiscopal.

A la mort de Nicolas n en 1061, il s’éleva un grave conflit ; la majorité des cardinaux, dirigée par Hildebrand, voulait procéder immédiatement à l’élection d’un nouveau pape, sans attendre la sanction de l’empereur ; le parti des princes italiens, ayant à leur tête le comte de Tusculum, maintenait, au contraire, le droit de l’empereur Henri IV, alors mineur, sous la tutelle de sa mère l’impératrice Agnès. Les deux partis envoyèrent des députés à la cour impériale : ceux des cardinaux attendirent sept jours, et revinrent à Rome sans avoir pu obtenir d’audience. Enfin, après une vacance de trois mois, les cardinaux proclamèrent, le 30 septembre 1061, Anselme, évêque de Lucques, qui prit le nom d’Alexandre II. Dès cette époque, les papes se dispensèrent de la sanction impériale. L’impératrice Agnès et ses ministres ne voulurent pas reconnaître Alexandre II ; et les évêques de Lombardie, favorables au mariage des prêtres, conséquemment adversaires du nouveau pape, envoyèrent, à l’instigation du cardinal Hugo, des députés en Allemagne, proposant d’élever au siège pontifical Cadaloüs, évêque de Parme, homme fort riche, mais de mœurs dissolues. Cadaloüs fut élu le 28 octobre 1061 à la diète de Bâle, et prit le nom d’Honorius II. Soutenu par Benzo, évêque d’Albe, et par quelques troupes de la Lombardie, l’antipape marcha sur Rome, où il se fit beaucoup de partisans. Mais Godefroi, duc de Toscane, vint au secours d’Alexandre II, et Cadaloüs fut mis en fuite. En même temps Annon, archevêque de Cologne, du consentement des autres électeurs, se déclara tuteur du jeune Henri, et prit en main les rênes de l’empire. Il allait se rendre en Italie pour mettre fin au schisme qui divisait l’Église, quand il apprit que Cadaloüs venait d’être déposé par un concile tenu à Mantoue.

Alexandre, reconnu seul pape légitime, visita les principales villes de l’Italie, pour rétablir partout la discipline et s’opposer aux progrès de la simonie. Il interdit, dans une bulle, à tout ecclésiastique marié de dire la messe. Cette bulle fit revivre l’ancienne querelle au sujet du célibat, et amena, dans quelques villes de la Lombardie, des troubles sanglants. Alexandre eut aussi des démêlés avec Richard le Normand, comte d’Averse, relativement à la possession de Capoue, que le pape réclamait comme un fief du saint-siége. Il fut cependant en bonne intelligence avec les rois du nord : il envoya un drapeau bénit à Guillaume le Conquérant, accorda la primatie à Lanfranc, évêque de Cantorbéry, et entretint une correspondance avec Harold, roi de Suède. « Comme vous êtes encore peu instruit, lui écrivait-il, dans la foi et la sainte discipline, c’est à nous, qui avons charge de toute

  1. (1) Selon d’autres, il succéda à Evariste en 109 de J.-C, et mourut le 3 mai 119.