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Le Livre ou Romans fait, anssy comme por manière de songe, qui en rappelle la voye et la dreste de povreté et de richesse (mss.) ; — le Bomans fait aussy comme par manière de songe, que fist un religieux de l’abbaye de Chaalit, appelle le Livre du Pèlerinage du Monde, en quatre livres ; Lyon, 1499, et Paris 1511.

R—r.

Moréri. Grand Dictionnaire.Catal. des mss. de la bibl. publ. de Chartres, pag. 89, n" 423.

* GUILLAUME de Mandagot, prélat etc anoniste français, né d’une famille illustre de Lodève, mort à Avignon, en novembre 1321. Il fut successivement archidiacre de Nîmes, prévôt de l’église de Toulouse[1], archevêque d’Embrun vers l’an 1295, et créé cardinal et évêque de Palestrine en 1312, par Clément V. En 1296, Boniface VIII le choisit pour composer le sixième livre des Décrétales, avec Bérenger de Frédol et Richard de Sienne. L’année suivante, il leur adjoignit Dinus, professeur de droit romain à Bologne, qui selon Savigny a rédigé le titre De Regulis Juris, presque entièrement extrait des textes du droit romain. Mais Dinus en attribue la composition à ce pape même. « Bonifacius VIII, dit-il, lux mundi, regula morum, Ecclesie decor, patrie honor, et jurium illuminatio, post precedentes tractatus posuit titulum De Regulis, in quo, sub brevitate verborum, collegi ea que in aliis jurium partibus proverbia plura et varia disseruntur[2]. » Si, comme le croit Savigny, Dinus est l’auteur de ce titre du Sextus, Boniface VIII n’en a pas moins recueilli la gloire ; et ce professeur s’est contenté de celle que lui a value son commentaire sur le même sujet. Guillaume de Mandagot fit preuve d’une grande habileté en droit canon dans l’exécution du Sextus et se concilia l’amitié de Bérenger de Frédol, qui lui dédia son Œil sur la somme du cardinal d’Ostie. Il a joui d’un grand crédit auprès de Boniface VIII, à cause de la manière nette et ferme avec laquelle il avait posé dans le Sextus des décisions et des lois qui proclamaient l’omnipotence du pape et le plaçaient au-dessus de tous les rois. Guillaume de Mandagot composa vers 1300 Summa Libelli Electionum, ouvrage curieux sur l’une des matières spéciales du droit canonique, où se trouvent des détails très-intéressants sur l’église de Toulouse. Jean Andræ l’a retouché dans la suite ; il est dédié à Bérenger de Frédol. Ce traité a été imprimé à Cologne, en 1573, Et a eu Depuis d’autres éditions.

R—r.

Fr. Waller, Manuel du Droit ecl., — Paris, 1840, in-8o, pap. 142, note et2. — Moréri, Grand Dictionnaire, mss. de la Bibl. publ. de Chartres, n° 287. — El. Dupin, Bib. des Aut. ecclés. du quatorzième siècle.

* GUILLAUME (Maître), grammairien français, vivait dans la première moitié du quatorzième siècle. Il est indiqué comme auteur de trois petits ouvrages transcrits dans un manuscrit latin que conserve la Bibliothèque impériale. Le premier est une Liste des mots contenus dans chacune des déclinaisons latines ; le second est un Exposé de quelques règles grammaticales ; le troisième est un Traité de l’art d’écrire des lettres.

G. B.

Histoire littéraire de la France, t. XXII, p. 26.

GUILLAUME de Machau, en latin Guillelmus de Mascaudio, en italien Guglielmo de Francia, poète et musicien français, né à Machau près Rethel (Champagne), en 1284, vivait encore en 1370. En 1301 il était attaché au service de Jeanne de Navarre, femme de Philippe le Bel, roi de France. Il devint valet de chambre de ce monarque, et conserva son emploi jusqu’à la mort de Philippe, arrivée en novembre 1314. En 1316, Jean de Luxembourg, roi de Bohême, le prit pour clerc (secrétaire). Ce nouvel emploi l’obligea à quitter la France : il a exprimé dans des vers touchants le chagrin qu’il eut de s’éloigner de sa patrie. Il demeura trente ans en Bohême, et ne se fixa en France que lorsque son maître eut été tué, à la bataille de Crécy (1346). Bonne de Luxembourg, duchesse de Normandie, Le prit alors à son service. Après la mort de cette princesse, il fut secrétaire de Jean le Bon, duc de Normndie, et continua à lui être attaché lorsque ce prince eut succédé comme roi de France à son père, Philippe de Valois. Jean je Bon ayant cessé d’exister, Guillaume conserva sa charge auprès de Charles V ; il l’exerçait encore en 1369, époque à laquelle il composa un poème intitulé La Mort de Pierre, roi de Jérusalem et de Chypre. Guillaume avait alors plus de quatre-vingt-cinq ans. Il a laissé un grand nombre de poésies de tous genres, parmi lesquelles on remarque Li Tems pastour. Dans le chapitre qui a pour titre : Comment li amant fut au diner de sa dame, l’auteur donne le nom et la description des instruments de musique de son temps. Les compositions musicales de Guillaume consistent en motets français et latins, à deux ou trois voix ; en ballades à une ou deux voix ; en rondeaux; en chansons badines et en une

messe à quatre parties exécutée à Reims lors du sacre de Charles V. Les manuscrits de la Bibliothèque impériale de Paris n° 7609, 7612, 7995, 7221 (ancien fonds) et 2771 (fonds de La Vallière) contiennent le plus grand nombre de ces curieuses pièces. Perne a lu à l’Institut de Franee, en 1817, un mémoire intéressant sur la messe du poète musicien qu’il a mise en partition et traduite avec exactitude en notation moderne.

E. Desnues.

Comte de Caylus, Notice sur la ne et les Ouvrages de Guillaume de Machau. — l’abbé Rive, Idem. — Fétis, Revue musicale, p. 106-113. — Le même, Biographie universelle des Musiciens. — Catalogue de la Bibliothèque impériale. — Kalkbrenner, Histoire de la Musique,

  1. Al. du Mège ne le ditingue pas dans sa liste des prévôts de l’église de Toulouse ; mais Guillaume de Mandagot dit dans son Traité des Élections qu’il a été chargé de cette dignité. Hist. des Institut. de Toulouse, t. III, page 1346.
  2. Tractatus super titulo de Regul. Juris, mss. à la Bibl. publ. de Chartres, n" 237, in-4o.