Page:Hoefer - Biographie, Tome 25.djvu/485

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
953
954
IRMINON — IRSON

cerisier de l’abbaye de Saint-Germain au neuvième siècle. M. Benjamin Guérard l’a publié , avec des notes et une préface, qui est elle-même un des plus beaux monuments de l’érudition contemporaine. B. H.

Hist. litt. de la France.

Irnerius (1) , célèbre jurisconsulte italien (2), né à Bologne , dans la seconde moitié du ’onzième siècle, mort après 1118. 11 devint d’abord maître es arts , et enseigna pendant quelque temps dans sa ville natale le trivium et le quadrivium. Consulté un jour par un professeur de théologie sur les significations du mot as chez les Bomains, il fut conduit à faire des recherches dans les textes du droit romain, qu’il se, mit ensuite à étudier avec ardeur, tout seul, sans professeur ni guide. Ce droit, sur lequel quelque temps auparavant des juristes de Bavenne d’abord et ensuite un certain Pepo de Bologne avaient essayé de faire des leçons, n’était plus alors l’objet d’aucun enseignement. Irnerius, étant arrivé peu à peu à s’initier aux principes de la législation romaine , se mit, vers la fin du onzième siècle, à l’expliquer dans des cours publics. Son entreprise fut couronnée de succès et les élèves affluèrent autour de sa chaire. C’est ainsi qu’Irnerius devint le rénovateur de l’étude du droit romain en Occident, fait qui eut une immense influence sur la marche de la civilisation. Il acquit bientôt une grande réputation, et fut appelé aux fonctions de juge. En 1118 l’empereur Henri V l’envoya à Borne pour y faire hâter l’élection du pape. A partir de cette année, on n’a plus de renseignements sur Irnerius ; mais un passage du Chronicon Vsper- (jense fait croire qu’il vécut encore quelque temps. De l’école de droit fondée par lui sortirent les fameux quatre docteurs, qu’on a même déclaré plusieurs fois, quoique probablement à tort, être ses disciples immédiats ; cette école enfin fut le fondement de la célèbre université de Bologne. Irnerius a écrit : Glossae : remarques sur les diverses parties du droit romain ; elles sont de deux sortes : interlinéaires et marginales. Les premières, intercalées dans le texte, ne sont qu’une explication succincte de ce texte, et sont imprimées dans toutes les éditions glosées du Corpus Juris (3). Les secondes , qui contiennent une interprétation plus approfondie des difficultés du texte, à la marge duquel elles se trouvent dans les manuscrits, n’ont pas encore été publiées ; on en rencontre dans divers manuscrits, dont Savigny a donné l’indication dans le t. IV de son

(1) C’est le nom sous lequel 11 est le plus généralement connu ; dans les documents où 11 figure comme témoin, il est désigné tantôt par IVamerius, tantôt par Gernerius ; mais dé|à au douzième siècle des auteurs l’appellent Yrnerius , ou Irnerius.

(2) Son nom germanique a falt’dlre ù plusieurs de ses biographes qu’Irnerius était d’origine allemande ; cela est complètement Inexact.

(S) On a souvent prétendu, mais à tort, que toute la glose interlinéaire était duc à Irnerius ; il n’en- a rédigé que la plus grande partie.

Histoire du Droit Romain au moyen âge, et qui se conservent la plupart à la Bibliothèque impériale de Paris. Dans les gloses d’Irnerius, qu’on distingue de celles des autres commentateurs par les sigles G., Y. ou J, qui les accompagnent, se remarque une dialectique serrée, résultat des premières études philosophiques de l’auteur. Celui-ci fait preuve d’unegrandesagacitécritique en cherchant à plusieurs reprises à épurer les textes qu’il a devant lui. Beconnaissons donc avec Savigny tout le mérite d’Irnerius, qui,’- par les seules ressources de son intelligence, inventa pour l’interprétation du droit romain une méthode entièrement nouvelle et féconde en résultats. Ses autres ouvrages sont : Authenticx ; extraits des nouvelles de Justinien, qu’on trouve intercalés’dans le texte des Institutes et dans celui des neuf premiers livres du Code de Justinien ; d’après les recherches de Savigny, il est hors de doute que c’est à Irnerius qu’est due la majeure partie de ces extraits, qui sont imprimés dans beaucoup d’éditions du Corpus Juris ( voy. sur ce point : Bynkershœk, De Auctore Authenticarum, et Biener, Historïa Authenticarum) ;

— Formularium Tabellionum, ouvrage perdu dès la fin du treizième siècle ; — Quœstiones, écrit également perdu, de même qu’un traité De Aclionibus. Notons en dernier lieu que c’est Irnerius qui inventa le nom d’ Infor liatum, par lequel on désignait au moyen âge la partie des Pandectes qui commence au troisième titre du livre XXIV et qui va jusqu’au livre XXXIX. Irnerius n’eut d’abord à sa disposition que le Digestum novum, qui va du premier livre au troisième titre du livre XXIV, le Digestum vêtus, ou les onze derniers livres des Pandectes, les Institutes et les neuf premiers livres du Code ; les autres parties du Corpus Juris étaient restées à Bavenne. Mais quelque temps après on transporta de là à Bologne ce qui manquait pour compléter les Pandectes, sauf un dernier morceau qui, commençant par les mots Très partes, par lesquels on les désigne, ne fut découvert que plus tard. C’est alors qu’Irnerius proposa pour la seconde partie des Pandectes le nom ! d’ Infortiatum, indiquant que cette partie venait d’être renforcée ou augmentée. Bientôt après enfin on reçut à Bologne les trois derniers livres du Code et les Novelles. E. G.

Trithemlus, De Scriptoribus Ecclesiasticts. — Diplovataccius, De Præstantia Doctorum. — B. Nihusius, Irnerius ; Cologne, 1642, in-8o. — Sarti, De Claris Archigymasii Bononiensis Professoribus ; pars I, p. 11. (L’article qui concerne Irnerius est réimprimé dans : Biga libellorum authenticos , illustrantium de Zepernlk ). — Fantuzzl, Scrittori Bolognesi, t. IV. — Savigny, Histoire du Droit Romain au moyen âge , t. IV.

IRSON (Claude), grammairien et mathématicien français, né en Bourgogne, au dix-septième siècle. « Claude Irson paraît, dit Barbier, avoir tenu une des petites écoles de Paris pendant une grande partie de sa vie. Il aimait cet état, et l’on, voit, par ses épîtres dédicatoires, qu’il, cherchait