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but d’écraser d’un seul coup la puissance de la reine régente Isabelle. Les assiégés, ayant à leur tête Martinuzzi, déployèrent un courage héroïque, et repoussèrent tous les assauts de l’armée allemande, qui fut dans la suite complètement dispersée par les troupes ottomanes venues au secours de Zapolya, Une fois maître de la capitale de la Hongrie , dont il s’empara par ]a ruse, Soliman II jugea convenable de donner un libre cours à l’exécution de son projet de conquête, en le couvrant toutefois d’apparences fallacieuses. Il intima donc à la reine Isabelle l’ordre de se retirer dans la Transylvanie, qu’il assigna à Zapolya comme un domaine provisoire, en s’engageant sous la foi du serment de lui restituer ses États aussitôt qu’il atteindrait la majorité. Martinuzzi fut confirmé en qualité de régent ; PetrovicI» devint gouverneur de Temesvar. Tandis qu’une guerre à outrance se poursuivait entre Ferdinand et la Porte Ottomane, Isabelle attendait avec constance le changement de sa destinée et de celle de son fils. Son habile diplomate Veranzio {vorj. ce nom) implora en sa faveur l’assistance de plusieurs cours étrangères, mais en vain. L’histoire de la minorité de Jean-Sigismond est celle de Martinuzzi ( iJoy. ce nom), qui paya de sa vie sa politique mercenaire et cauteleuse. Zapolya, dépouillé de ses États, vendu par le régent à l’empereur Ferdinand I^r, reçut en échange les principautés d’Opole et de Raciboren Silésie qu’il quitta avec sa mère après un court séjour pour se retirer chez son grand-père, en Pologne. Cependant ses adhérents en Transylvanie firent des efforts pour le rétablir dans ce pays, et à la diète de Maros-Vasarliely (1554), il fut rappelé au trône de cette principauté. Les Turcs, sous prétexte d’appuyer cette élection, occupèrent diverses places en Transylvanie, et y (lient dans la suite trop sentir leur présence. Au bout de quelques années, le pouvoir ducal devint un véritable fardeau pour Isabelle. Lasse de gouverner des sujets aussi turbulents que les Transylvains et d’être soumise à la dépendance du sultan, elle résolut d’entrer en pourparlers avec Ferdinand 1er au sujet de la déposition entre ses mains de la couronne de son (ils. Les négociations déjà enfaînées furent interrompues par suite de la mort d’Isabelle, arrivée le 20 septembre IbhO. Les nouveaux ambassadeurs envoyés à l’effet d’établir une entente amicale entre l’empereur et Jean-Sigismond revinrent désappointés, car ce dernier ne voulut point renoncer au titre de roi , ce que Ferdinand posa pour première conditioué Le nouvel héritier de la Hongrie, Maximilien, dut soutenir la guerre que lui déclara son compétiteur, toujours sous l’égide (lu sultan. Celui-ci conclut cependant la paix avec Maximilien (1548) à l’insu de Zapolya, auquel il fit déclarer qu’il était libre de s’entendre avec son rival sur la délimitation des frontières, - ZARATK SCO

mais qu il ne devait rien décider sans son agrément. Zapolya ne tint pas compte de ce dernier ordre. Les négociations qu’il renouvela avec i Maximilien aboutirent à un traité (1570), en ■ vertu duquel il résigna le titre de roi, pour lequel son père et lui avaient versé tant de sang pendant cinquante ans, et se contenta de celui de prince sérénissime. Il conserva la Transylvanie intérieure comme son patrimoine, tandis que l’ultérieure ne lui fut donnée qu’à vie. En cas qu’il mourût sans postérité , les états de Transylvanie auraient le droit d’appeler au trône un voïvode de leur choix, qui devrait cependant reconnaître la suzeraineté de la maison d’Autriche. Maximilien s’engageait en outre à protéger Zapolya contre le courroux du sultan et à lui donner les principautés d’Opole et de Racibor s’il venait à être chassé de ses États par les Turcs. Bientôt après, le dernier rejeton de la maison de Zapolya succomba à une attaque d’apoplexie. Etienne Datori, proclamé plus tard roi de Pologne, fut élu pour son successeur. Gust. I^awlottski.

Velius , De bello pcmnonico a Ferdinando 1 cum Joan. Xapolyu çes’.o ; Vienne, 1762, ln-4". — Istvanti, Hist. Hung. — Hamincr, Ceic/i. des osman, Heichet, t. III. — iiethlen. Hist. de rébus transylvanicis. — Mïtiath, Gesch. der Magyaren, t. IV. ZARABIUM. Voy. Flamimo.

ZARATE (Augustin de), historien espagnol, mort vers 1560. D abord secrétaire du conseil royal de Castille, puis contrôleur des comptes, il remplissait ce dernier emploi depuis quinze ans, lorsqu’il fut envoyé par Charles V au Pérou (1543) pour vérifier les comptes de cette colonie, et pour essayer de rétablir sur l’ancien pied les revenus qu’en tirait l’Espagne ; ces revenus étaient fort diminués depuis que Gonzalo Pizarro, trère du conquérant , s’était arrogé en fait la souveraineté de ce pays. Zarate faisait partie de la suite du vice-roi Vêla , et il se vit bientôt, par suite des fautes de ce personnage, engagé dans les luttes d’une guerre civile. Lorsque Pizarre marcha sur Lima , il fut chargé par l’audience royale, dont il était secrétaire, de le sommer de licencier ses troupes, et de retourner dans son gouvernement ; il s’acquitta en partie mais sans succès de cette mission, qui lui fit courir de véritables dangers. Les circonstances n’étaient guère favorables à l’exécution des réformes financières qui l’avaient amené au Pérou ; mais il fit paraître dans sa mission assez de dévouement aux intérêts de la couronne pour que l’empereur, après son retour, lui témoignât sa satisfaction en le nommant surintendant des finances en Flandre. A peine arrivé au Pérou, Zarate semble avoir conçu l’idée d’écrire le récit des prodigieux événements qui s’y étaient accomplis. Mais bien qu’il recueillit des notes et des mémoires dans ce but , il n’osa pas en tirer parti avant son retour en Castille. « Commencer mon histoire au Pérou, c’eût été, dit-il, vouloir jouer ma vie. » Débutant à là découverte du P^-ou,