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Page:Hoefer - Biographie, Tome 46.djvu/515

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JfO.5 Z1ZK.4 — ZOEGA

lisan. Une diète fut convoquée à Czaslava à l’effet de rapprocher les partis ; mais elle n’abputit à rien. Au siège du château de Rabi, Zizka reçut une tlèche qui lui fit perdre l’œil qui lui restait. Ce malheur ne lui ôfa rien de son énergie. Pendant le combat, il se plaçait sur un char au milieu de son armée et donnait des ordres avec une sagacité surprenante. Après avoir battu près Zatec une nouvelle armée de croisés envoyée contre lui , l’aveugle guerrier entra en triomphe à Prague (1’^'^ déc.)

Cependant la guerre continua avec le même acharnement qu’auparavant ; l’armée de Zizka eut toujours le dessus. Les nobles, qui avaient tant de fois trahi la cause nationale, devinrent l’objet d’une haine implacable de la part deZizka : il tira d’eux une vengeance éclatante à la sanglante bâtai lie de Hory ce. Les habitants de Prague ne tardèrent pas à lui être hostiles, et bien qu’ils eussent été battus près de Strachow, leur fougue les poussa jusqu’à assiéger Zizka à Czaslava ; mais ils .furent battus de nouveau et durent se soumettre. Ce fut alors que Zizka se jeta sur la Moravie et pénétra même jusqu’en Allemagne et en Hongrie, où il répandit la terreur. A son retour, le fanatisme éclata avec une fureur nouvelle, les massacres et les incendies recommencèrent. Cerné à Kostelec par les Impériaux et les habitants de Prague, il n’échappa qu’avec beaucoup de peine et se rendit ensuite du côté du midi. Poursuivi sans relâche, il accepta la bataille de Malin (7 juin 1424), et tailla l’ennemi en pièces. Après plusieurs succès consécutifs, il alla de nouveau porter secours aux Moraviens opprimés ; mais la mort vint interrompre le cours de cette campagne. Les taborites, plongés dans la douleur par la perte de leur chef, prirent le nom à’ Orphelins (Sirotci). Zizka fut inhumé dans l’église de Czaslava, où on lui érigea un mausolée au-dessus duquel on suspendit sa massue ; son tombeau ne fut détruit qu’en 1623, par ordre de l’empereur. Plusieurs écrivains ont rapporté que Zizka en mourant ordonna de faire un tambour de sa peau : « Le bruit qu’elle fera, aurait-il dit, suffira pour effrayer les , ennemis et les mettre en fuite. « Cette tradition est purement fictive. Le caractère de Jean Zizka était slave par excellence. Bien que fanatique dans ses convictions, il n’est jamais tombé dans le mysticisme. Ami de l’égalité et de la fraternité, il ne permettait jamais qu’on lui donnât un autre titre que celui de frère. Brave à toute épreuve, persévérant , circonspect et docile , il conserva toujours le prestige d’un vaillant champion de la liberté. Les excès que l’on commit quelquequefois sous ses yeux eussent pu flétrir sa gloire, s’il n’avait pas employé toute son autorité pour les réprimer. 11 est vrai qu’il n’y réussit pas toujours, car c’était une tâche au-dessus des forces d’un homme d’enchaîner la fureur des hussites envers tous ceux qui semblaient même porter atteinte à leur liberté religieuse et 1006

politique. L’opinion que ses contemporains conçurent de lui et de ses actes se trouvait formulée dans l’épitaphe de son tombeau : Joannes ZisJca a Calice

rector rerum publicarum

laboraniium in nomiiie et pro nomiue Dei. La mort de Zizka ne mit point fin à la guerre de hussites. Deux autres chefs, Procope le Rasé et Procope le Petit, continuèrent la lutte engagée par leur prédécesseur.

Joseph Fmcz (de Prague).

Palacky, Hist. de Bohème, t. IV. — Hist. do la guerre des hussites et du concile de Bâle ; Amst , 1727, 2 vol. in-4°. — Arnold, Hist. des hussites (en boli. ) ; Prague, 184S, in-8°.

ZOÉ, impératrice d’Orient, morte en 1050, à Constantinople. Ambitieuse, débauchée, cruelle, voilà peinte en trois mots l’une des princesses les plus méprisables de cette triste époque. Fille de Constantin IX, elle eut pour premier époux Romain m (voy. ce nom), qui succéda à son père (1028). Bientôt elle se dégoûta de lui, et bien qu’elle eût dépassé la cinquantaine, s’éprit follement d’un général nommé Michel. Afin de s’abandonner sans contrainte à cette criminelle intrigue, elle empoisonna son mari ; ne le voyant pas mourir assez vite à son gré, elle le fit étrangler dans son bain. Puis elle plaça son amant sur le trône, et l’épousa. Ce dernier, ayant ou la faiblesse de livrer le gouvernement à sou frère Jean, ne tarda pas à être détrôné, et fut enfermé dans un monastère. Zoé eut le même sort. En 1041, à la mort de Michel IV, un mouvement populaire la lira de sa retraite ; elle se laissa persuader de régner en son propre nom , mais il suffît de quelques journées de pouvoir pour la faire repentir d’un moment d’ambition , et elle transmit la couronne à Michel V, fils adoptif de son second mari. Le nouveau souverain paya sa bienfaitrice de la plus noire ingratitude : un de ses premiers actes fut de la bannir de l’empire. Au bout d’un an il futrenversé par le peuple, déposé, et remplacé par Zoé et sa sœur Théodora (21 avril 1042). Les deux impératrices régnèrent deux mois environ ; comme elles vivaient au milieu d’alarmes continuelles, Zoé y mit fin c.n épousant en troisièmes noces l’homme le plus vil et le plus corrompu de sa cour, Constantin Monomachus, et en partageant avec lui la couronne. Cedrenus, Zonaras, ManassÈs.

ZOEGA ( Georges), célèbre antiquaire danois, né le 20 décembre 1755, à Dahlen (Jutland), mort à Rome, le 10 février 1809. Fils d’un pasteur luthérien, qui peu après sa naissance alla remplir son ministère à Mœgeltœndern, il montra de bonne heure de telles dispositions pour l’étude des langues et de l’histoire, que son père n’hésiia pas à l’envoyer à l’école d’Altona, en 1772, et à l’université de Gœttingue en 1773. Les leçons de Meiners, de Feder, du célèbre Heyne surtout, et la lecture des écrits de Winckelmann décidèrent de sa vocation pour l’étude de l’antiquité et des monuments des arts en particulier. Un pen-