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tC09 ZOEGA

r Le désir de cotnuiéinoreF de grands événements a été l’origine de l’érection de ces immenses monolithes. 2° L’art égyptien , autochthone en quelque sorte comme l’art grec , a eu comme celui-ci ses progrès et sa décadence, et peut être divisé en trois périodes, celledesSésostrides, des Psammitichides et enfin des étrangers (Perses, Grecs et Romains). 3" Succession des signes d’écriture représentatifs des sons aux signes représentatifs des objets ou des idées, d’où rin<luction à l’existence des hiéroglyphes phonétiques. 4" Les hiéroglyphes , loin d’être tombés en désuétude avec la conquête de l’Egypte par Cambysc, durèrent autant que la nation égyptienne et ne cessèrent d’être employés qu’après la destruction du paganisme. Ainsi, sans aborder le déchiffrement de cette langue mystérieuse , Zoega posait cependant les bases mêmes sur lesquelles, quelques années plus tard, ChampolHon devait établir sa célèbre découverte.

Surpris au milieu de ces travaux par les événements politiques qui amenèrent le traité de Tolentino , puis l’établissement éphémère d’une république , Zoega ne quitta pas cependant une ville qu’il aimait avec passion , et où le gouvernement danois venait de lui confier le soin des affaires consulaires. Un institut national ayant été créé, il dut à l’estime particulière que lui témoigna Daunou d’être attaché à la section d’histoire et d’antiquités, devant laquelle il lut bientôt plusieurs mémoires. A la même époque, il était élu membre de la Société royale des sciences de Copenhague. Tant de souvenirs honorables qui lui venaient de sa patrie avaient cependant réveillé en lui le désir de la revoir ; mais il comptait sans les liens qui l’attachaient encore à Rome à son insu. Aussi fut-il autorisé, en conservant le titre et les profits de la chaire qu’il avait acceptée à Iviel, à continuer de résider à Rome. C’est là, brisé avant l’âge par les douleurs domestiques dont la mort de presque tous ses enfants et celle de sa femme ( 1807 ) avaient en quelque sorte sans cesse renouvelé l’amertume, quil passa les dernières années de sa vie. Partageant son temps entre la société des savants et de^ artistes et la composition de ses derniers écrits , il aimait à rassembler autour de lui ses jeunes compatriotes, tels que Akcrblad, Fernow, ïhorvaldseu, et leur communiquait le feu sacré de son enthousiasme pour le beau. Tout en donnant ses soins à réunir pour le gouvernement danois deux précieuses collections de médailles qu’il accompagna de notices, il acheva son Catalogus codictim Copticorum manuscriptoruin musxi Borgianï (Rome, 1805, in-8o), et commença, avec le concours de l’érudit Piranes ! et du graveur Piroli , la publication des Bassirilievi antichi di Roma (Rome, 1808, gr. in-4o), vaste travail, où devaient être reproduits et expliqués les innombrables basreliefs existants soit à Rome, soit dans ses environs. Zoega travaillait au second volume lorsque ZOlLE

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la mort Tint interrompre l’œuvre en prenant Pou» vrier, Desdix-neuf cahiers qui devaient formeriez deux volumes consacrés à la villa Albani, il n’avait pu achever que le texte du seizième. Une traduction allemande des Bassirilievi antichi, due au professeur F-G. Welcker, a paru sous le titre de Die Antiken Bas-Reliefe von Rom ; Giessen, 1811-12, 2 vol. in-S". Le même érudit a publié un volume des dissertations de Zoega, Giessen, 18l7, in-8o, et un recueil de ses lettres : Sammlung seiner Brie/e und Beurtheilung seiner Werke ; Stuttgard, 1819, 2 vol. in-S". Eug. AssE.

Welcker, C. Zoega’s LeOen, à la tôle des Lettres. ZOHEIR {Ben-Abou-Selma) , poète arabe, vivait dans la seconde moitié du sixième siècle. Il fut élevé dans la maison de son grand-oncle Beschamet, qui lui donna le goût de la poésie. Il estl’autcur d’un des seplMoalla/iat ; son poème, composé de 64 distiques, fut fait à l’occasion de la paix qui termina la longue guerre entre les tribus (les Dahis et des Gabras. Zoheir passe pour un des trois plus grands écrivains moralistes qui précédèrent la tenue de Mahomet. Le prophète le visita quand il avait atteint l’âge de cent ans ; Zoheir mourut immédiatement après cette visite. En 1782, W. Jones publia le texte arabe des sept Moallakat en caractères latins, accompagné d’une version anglaise. Rosenmiiller l’adonné également en arabe avec une traduction latine et des notes, à Leipzig, 1792, in-4o. Une seconde édition fut publiée par le même auteur en 1326 dans la seconde partie de ses Analecta arabica, avec les commentaires extraits de la publication qui avait été faite de ce poème par Zouzeni à Calcutta. Zoheir est lé père de Kaab, autre poète arabe. lammer (ne), LiteraturgescMchte der Araber. ZOÏLE (Zwi).o ;), grammairien grec, vivait probablement au quatrième siècle av. J.-C. Sur l’époque où il vécut, sur son origine, sur son lieu de naissance, on n’a que des renseignements contradictoires. Tandis que la plupart des auteurs anciens le font naître à Amphipolis, quelques-uns prétendent qu’il était d’Éphèse. Selon Héraclide du Pont, il avait été d’abord esclave dans la Thrace, sa patrie. Dans quel siècle le placer ? C’est une question où il est impossible de faire concorder les témoignages, tant ils diffèrent entre eux. Suidas, Élien et Denys d’Halicaruasse en font un contemporain des disciples d’Isocrate, et Élien en particulier lui donne pour maître le sophiste Polycrate , qui écrivit contre Socrafe. D’un autre côté, il y a un passage de Vitruve {Prcef. ad lib. Vil) d’après lequel Zoïle aurait vécu sous le règne de Ptolémée Philadelphe, c’est-à-dire dans la première moitié du troisième siècle : il devait venir à Alexandrie dans la vue de gagner les bonnes grâces de ce prince ; mais mal reçu et traité avec mépris, h cause de ses critiques d’Homère, il se serait donné la mort dans un accès de désespoir. Bien qu’il soit dans les limilcâ du possible que Zoile ait vécu assea