Page:Hoefer - Biographie, Tome 46.djvu/525

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1025

lui Cire fermé (1795), il parcourut successivement l’Allemagne et la France , et finit par se fixer en Suisse , à Reichenau , où , se faisant maître d’école, il fonda un établissement d’instruction qui prospéra rapidement. L’invasion française, suivie bientôt de la proclamation d’une république helvétique (12 avril 1798), brisa sa nouvelle position, et le força à se réfugier à Aarau. Mais tout en souffrant dans ses intérêts de cette soudaine révolution, Zscliokke lui était favorable. Hostile au gouvernement fédéral et aristocratique qui venait de tomber, il favorisa de tout son pouvoir la création d’une Suisse une et démocratique. Tel est l’esprit politique qui l’anima dans les fonctions publiques qu’il remplit de 1798 à 1800 comme commissaire du directoire helvétique dans le canton d’Untervvald d’abord, puis dans celui de Berne, foyer du fédéralisme, et enfin à Bûle. La tentative de réaction qui fut alors tentée par le landamrnann Aloys de Reding l’ayant engagé à donner sa démission, il n’accepta que plus tard , et lors de l’établissement d’une constitution nouvelle, inspirée par le premier consul , et qui reçut le nom d’acte de médiation (11 fév. 1803), les fonctions purement administratives de membre de la direction des forêts et des mines. Dès lors le rôle politique de Zschokke était fini, et c’est à ce moment que commence sa véritable carrière littéraire. Retiré d’abord au château pittoresque de Biberstein , puis à partir de 1808 établi à Aarau, qu’il ne devait plus quitter, il publia successivement, comme journaliste, historien, romancier, poêle et même administrateur forestier, une suite d’ouvrages qui étonnent autant par la variété que par son étendue. Cette fécondité, presque toujours heureuse, s’accrut encore, lorsqu’en 1829 Zschokke, à la suite de certains débats de presse, se fut démis de ses fonctions dans l’administration forestière , ne conservant que celles de membre du grand conseil d’Aarau et d’inspecteur des écoles. Conteur naïf et souvent plein d’humour dans ses nouvelles et dans ses romans, bien que sa renommée ait un peu pâli devant celle de Tœpffer, il s’est placé non loin du célèbre Mijiler comme historien national de la Suisse. Ses poésies et ses drames sont la parlie la plus médiocre de ses œuvres. Nous citerons parmi les écrits historiques de Zschokke : Geschichte der Freistaats cler drei Bûnde in Rhxtien (Histoire de l’État libre des trois ligues dans la Rhétie) ; Zurich, 1798, 1817, in-80 ; -— Geschichte vom Kampfe und Untergange der schweizer Berg-und Waldcantone (Histoire des combats et de la chute des cantons montagnards et forestiers de la Suisse ) : Zurich, 1801, in-S" ; trad. en français par Briattc (Paris, 1802, in-S"), et par Pictet (Genève, 1823, in-S") ; — Geschichte des bair. Volks und SPiner Fùrsten (Histoire de la nation bavaroise et de ses princes) ; Aarau, 1813-18, 4 vol. in-8, 3* édit., 1826, 8 vol. in-8° ; — Les Schweizer- i N< DV. BIOGR, GÉNFJ !. — T. XLVI.

ZSCHOKKE — ZUALLAHT 1026

landes Geschichte fur das Schweizervolk (Histoire de la Suisse pour le peuple suisse) ; Zurich, 1822, in-8, souvent réimprimée ; trad. par Ch. Monnard (Aarau, 1823, in-8o ; ibid., 1830, 1832, in- 12), et fiar Manget (Paris, 1828, 2 vol. in-80) ; |a suite de cette histoire embrassant la période de 181.5 â 1833 a été traduite en français à Lausanne, 1833, in-S". A partir de 1807 jusqu’en 1813 il rédigea le curieux recueil des Mélanges pour la connaissance du monde moderne (Misccllen fijr die neueste Weltkunde), qui fut remplacé en 1817 par un autre dans le même genre, intitulé : Additions à l’histoire de notre temps ( Ueberlieferungen ziir Geschichte unserer Zeit ). Zschokke fit paraître lui-même un recueil de ses AusgcwvhUe historische Schriflcn (Choix d’écrits historiques ) ; Aarau, 1830, 16 vol. — Parmi ses romans, très-nombreux et presque tous traduits en français, les plus eslimés sont ceux réunis sous le titre de Contes suisses, trad. par Loev/e Weimars, Paris, 1828, 4 vol. in-12 ; de. Matinées suisses, trad. par Cherbulie/, 1830-32, 12 vol. in-12 ; de Nouvelles allemandes, trad. par X. Marrnier, 1847, in-18. — Ses poésies et ses nouvelles ont été rassemblées sous le titre de : Ausgewxhltc Novellcn und Dichtungen ; 8’^ édit., Aarau, 1847, 10 vol. in-16 ; 10" édit., 1858, 17 vol. in-16. Ses Œuvres complètes (Saemmtliche Schriften), publiées à Aarau, 1825, forment 40 vol. in-16.

Mucnch, Ztchiilihe, geschildert nach teinenvnrzilriHs /isten LeOemmomenten ; Haa^, ]830, iii-S". — E. Frensdorf, JVotice sur la vie de Zschokke ; Liège, 181V, ln-8-.

— Hxer, Zsrhokke, sein f.eben und seine Jferken ; Wlnfpnliur, 1819, in-S". — Schmindt, Oeschichtc der deutschen IMcralur, t. III. — Bihl. univ. de Genève, 1848 , IX, p. WO. — Nekrol. der Deutsc/icn. t. XXVI, p. 223. — Zschokke, Selbstsckau ; Aaran, 1841, 2 vol. In-lS. ZCAM.ART (Jean), voyageur belge, né à Atli ou à Silly (Hainaut), vivait encore en octobre 1632. H était en 1580 receveur du comié d’Autreppe, et remplit ensuite la charge de bailli de Silly. Enmêmetemps il était gouverneurdes fils de Richard, baron deMérode. Chargé d’accornpagaeren Italie et en Allemagne Philippe, l’un de ses élèves, il se trouvait avec lui à Rome, en 1585, lorsque ce dernier lui fit promettre de le .suivre partout où il voudrait porter ses pas, puis, ayant obtenu sa parole, lui annonça son intention de visiter la Terre-Sainte. Les deux voyageurs .s’embarquèrent à Venise, le 29 juin 1586, avec Domenico Dxnesi, chapelain du pape , Martin van den Zande, chanoine de Cambrai, et d’autres personnes. Après avoir relâché à Tripoli de Syrie, ils débarquèrent à Jalfa, le 23 août, visitèrent Jérusalem et Bethléem , reprirent le chemin de l’Europe le 9 septembre, et rentrèrent à Venise le 25 novembre de la même année, Zua !iart avec le litre de chevalier du Saint-.Sépulcrr. Dans les premières années du dix- septième siècle, il fut nommé mayeur de la ville d’Ath, fonctions qu’il conserva jusqu’à .sa mort. Il avait fait imprimer une relation de son voyage, sous