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restauration du christianisme primitif » ; c’est en ces termes qu’il désignait lui-même l’œuvre qu’il avait entreprise. Il est aussi celui qui comprit le mieux, ou, pour parler plus exactement, le seul qui comprit la portée de la réforme, qui en mesura l’étendue, et qui la poussa à ses dernières conséquences. Il voulait donner au culte une forme simple, éloignée de tout ce qui pouvait sentir la superstition. Dans la doctrine de la Cène, il ne considérait le pain et le vin que comme des signes, des symboles, de la présence spirituelle du Sauveur. Bien loin d’adopter la doctrine désolante de la prédestination, il ouvrait le royaume des deux à tous ceux qui vivaient conformément à la droite raison, mettant les Socrate, les Aristide, lesCaton, les Scipion, sur la même ligne que les prophètes, les apôtres et les chrétiens renommés pour leur sainteté. Il ne creusait pas un abîme entre le christianisme et la loi naturelle, qui, disait-il, « n’est pas autre chose que la vraie religion, savoir la connaissance, le culte et la crainte de l’Être suprême. » Ces conceptions étaient certes bien en avant de l’époque de Zwingli. Auraient-elles, s’il avait assez vécu pour leur donner un grand retentissement, compromis aux yeux de la politique la cause de la réforme.' C’est possible, car il faut reconnaître avec M. Matter que la réforme se fit accueillir d’autant plus facilement qu’elle était moins complète. Mais il n’en est pas moins certain que c’est à elles qu’a fini par arriver le protestantisme, dont les vrais représentants sont aujourd’hui bien plus près de Zwingli que de Luther ou de Calvin.

Les principaux ouvrages de Zwingli sont : Brevis et christiana in evangelicam doctrinam isagoge ; Zurich, 1523, in-8o ; — Comment, de vera et Jalsa religione ; ibid., 1525, in-8o : ce traité, dédié à François ler, est un des plus importants qu’il ait écrits ; — Fidei christianæ brevis, clara expositio ; ibid., 1536, in-8o ; trad. en allemand par Léon de Juda, ibid., 1536, in-8o ; — Arnica exegesis, id est expositio de eucharistie negotio ; ibid., 1537, in-4o ; — Annotationes in evangelicam historiam de Jesu Christo, per Matthœum, Marcum, Liicam et Joannem, et Epistolas aliquot Pauli ; ibid., 1539, in-fol. On a plusieurs éditions de ses œuvres, une de Zurich, 1530, in fol. ; une autre par Rodolphe Gualther, son gendre ;ibid., 1545,4 vol. in-fol., une troisième, due aux soins de Léon de Juda et de Gasp. Megander, ibid., 1581,4 vol. in-fol. ; une quatrième, de Bâle, 1 593. Dans les trois dernières les ouvrages de Zwingli écrits en allemand ne se trouvent que dans des traductions latines ducs à Léon de Juda, Rod. Gualther et Gasp. Megander. La seule édition dans laquelle les divers ouvrages de Zwingli ont été imprimés, chacun dans la langue dans laquelle il a été écrit, est celle de Melch. Schuler et J.-J. Schulten, Zurich, 1828-42, 11 vol. gr. in-8o. On les a publiés en abrégé ; ibid., 1819-20. Michel Nicolas.

Adam, Vitaæ german. theolog. — Leu, Helvetisthes Lexicon. — Du Pin, Biblioth. des auteurs eccles., t. XIII. — Bayle, Dict. hist. et crit. — Chaulepié, Nouveau Dict. hist. — Ruchat, Hist. de la Réformation de la Suisse. — Myconlus, De Vita et obitu Zwinglii ; Bâle, 1536, In-fol. — Ziegler, Zwingli’s und Bullinger’s Lebensbeschreibungen  ; Zurich, 1719, in-4o. — Tischer, Zwingli’s Leben ; Leipzig, 1800, in-8o. — J.-G. Hess, Vie de Zwingli : Paris, 1810, in-8o. — Pestalozzi, Bilder mis dem, Leben Ulr. Zwingli’s ; Zurich, 1319, in-8o. — Schiller, Zwingli, Gesch. seiner Bildung zum Reformator des Vaterlandes ; Zurich, 181S. 1819,in-8o. — M. Richard, Zwingli biographisch geschildert ; Strasb., 1819, in-8o. — Rotermundt, Lebensgeschichte des Reformator Ulr. Zwingli ; Brême, 1319, in-8o. — Lebensbeschr. des Schweizer Reformators Zwingli ; Zurich, 1819, in-8o, fig. — Anna Reinhard, Gattin und Wilve von Uldr. Zwingli ; Ibid, 1819, in-8o. — Müller, Ulr. Zwingli : Quedlinbourg et Leipzig, 1819, in-8o. — Rœder, Erzæhlungen, ans Zwingli’s Leben ; Coire, 1884, in-8o. — Hottinger, Zwingli und Seine Zeit ; Zurich, 1842, in-16. — E. Zeller, Tableau du syst. théol. de Zwingli (en allem.) ; Tubingue, 1853, in-18. — V. Chauffour-Kestner, Études sur la réformation : Paris, 1853, in-18, le t. II tout entier.

ZYLL (Othon VAN), en latin Zylius, savant jésuite belge, né le 30 août 1588, à Utrecht, mort le 13 août 1656, à Malines. Il étudiait la philosophie à Louvain lorsqu’il s’y lia avec Jansenius, un de ses condisciples ; et ce fut même par les conseils de ce dernier qu’il se décida à entrer dans la Compagnie de Jésus (1606). Après avoir rempli la chaire de rhétorique à Ruremonde, il fut chargé de diriger successivement les collèges de Bois-le-Duc, de Gand et de Bruxelles. « On lui attribue, dit Paquot, des conversions éclatantes, entre autres celle d’un prince de la maison de Deux-Ponts, qu’il ramena à l’Église catholique. » Il eut la réputation d’un bon humaniste et d’un poète élégant. Ses ouvrages ont pour titres : Ruræmunda illustrata, poëme ; Louvain, 1613, in-8o ; — Historia miraculorum B. Mariæ Sylvaducensis ; Anvers, 1632, in-4o ; — Cameracum obsidione liberatum, poëme ; ibid., 1650, in 4o ; réimpr. dans le Parnassus Soc. Jesu (1654), avec les poésies latines du P. Hosschius, et à Bruxelles, 1750, in-12. Le même auteur a aussi trad. du grec les Vies des SS. Xénophon, Cyr, Jean, Athanase, et autres martyrs ; elles sont insérées dans les Bollandistes, 26 et 31 janvier.

Southwell. Script. Soc. Jesu. — Paquot, Mémoires, t. XI, édit. In-12.

FIN DU QUARANTE-SIXIÈME ET DERNIER VOLUME.