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Page:Hoffman - Phèdre, tragédie-lyrique en 3 actes, 1786.djvu/33

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Oenone m'a quittée ; elle fuit, que fait-elle ?

Il va venir... c'est Phèdre qui l'attend.

Soumise, je verrai ce superbe rebelle ; [340]

Je n'oserai l'aborder qu'en tremblant ;

Mon front va se couvrir d'une rougeur mortelle,

Ma honte, tout va me trahir.

Épouse, mère criminelle,

L'aspect de la vertu va me faire frémir. [345]

Il va venir... je tremble, je frissonne,

Dieu cachez-lui mon trouble et mon effroi ;

Toi qui me perds ; ah ! cher prince, pardonne ;

Vois mes tourments, ils viennent tous de toi.

D'un fol amour déplorable victime, [350]

L'espoir même me fait horreur ;

Malheureuse ! C'est dans le crime

Que je vais chercher le bonheur.

Il va venir... ma force m'abandonne.

Non, je ne puis. Fuyons loin de ces lieux ; [355]

Cachons-nous... Le voici ! Soutenez-moi, grands Dieux !