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Page:Hoffman - Phèdre, tragédie-lyrique en 3 actes, 1786.djvu/35

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à la fois ;

Et malgré vos vertus, et malgré tous vos droits,

La couronne vous est ravie. [370]

HIPPOLITE

Mon père ne vit plus, et mon cœur accablé

D'aucun malheur plus grand ne peut être troublé.

Vous avez votre fils, et n'êtes pas ma mère...

PHEDRE.

Ah ! Prince, je sens bien que je ne la suis pas ;

Mais mon cœur s'y méprend, et cette erreur m'est chère ; [375]

Dans ce moment terrible, hélas !

Que je serais tranquille, et que je serais fière,

Si le Dieu qui m'accable oubliant son courroux,

M'avait donné pour fils un prince tel que vous !

HIPPOLITE

Qui peut vous inspirer des sentiments si doux [380]

Pour moi, qui si longtemps ai paru vous déplaire ?

PHEDRE.

Phèdre, il est vrai, Seigneur, vous a persécuté ;

Pour m'éloigner de vous, je vous ai tourmenté.

Je tremblais, je fuyais