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Page:Hoffman - Phèdre, tragédie-lyrique en 3 actes, 1786.djvu/64

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Toute coupable que je suis,

Tu m'indignes par ta présence.

Au plus affreux des forfaits

C'est toi qui m'as fait descendre ;

Va ! Puisse le ciel te rendre [730]

Tous les maux que tu m'as faits !

Oenone sort.

SCÈNE VII.

PHEDRE., seule.

Hippolite succombe, et c'est moi qui l'opprime.

D'un amour criminel innocente victime,

Il gémit accablé de toutes mes fureurs.

Dans ce jour détesté chaque instant est un crime, [735]

Ce jour luit sur tous les malheurs.

Il ne m'est plus permis de vivre,

Et je dois trembler de mourir,

Tous mes forfaits vont me survivre,

Je laisse un nom qui fait frémir. [740]

Je souille l'air que je respire,

Mon aspect inspire l'horreur,

Un affreux remords me déchire,

L'enfer est déjà dans mon cœur.