Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/143

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Le courage m’était revenu, et je lui répondis d’un ton élevé : — J’espère que ce seront des paroles qu’il me sera permis d’entendre !

Le baron me regarda d’un air étonné, comme s’il ne pouvait pas me comprendre. Puis il croisa ses mains sur son dos, et se mit à marcher, les regards fixés sur le plancher. Tout à coup, il prit un fusil à la muraille, et fit entrer la baguette dans le canon pour s’assurer s’il était chargé. — Mon sang bouillonna dans mes veines, je portai la main à mon couteau en l’ouvrant dans ma poche, et je m’approchai fort près du baron pour le mettre dans l’impossibilité de m’ajuster.

— Une belle arme ! dit le baron ; et il remit le fusil à sa place. Je reculai de quelques pas ; le baron se rapprocha. Me frappant assez rudement sur l’épaule, il me dit : — Je dois vous paraître