Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/154

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compris rien de ce qu’elle me dit. Elle me prit les mains, et me glissa en riant quelques mots à l’oreille. J’ignore ce qui se passa depuis. Je sais seulement que je me précipitai hors de la salle, et que je courus dans le bois de pins. La neige tombait à gros flocons, le vent sifflait, et moi je courais çà et là comme un forcené, poussant des cris de désespoir.

Je ne sais comment mon délire se serait terminé, si je n’avais entendu appeler mon nom à travers les arbres. C’était le vieux garde-chasse.

— Eh ! mon cher M. Théodore, venez donc ; nous vous avons cherché partout. Monsieur le justicier vous attend avec impatience.

Je trouvai mon oncle qui travaillait dans la grande salle. Je pris place auprès de lui sans prononcer un seul mot.

— Mais dis-moi donc un peu ce que le baron voulait de toi ? s’écria mon on-