Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/159

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s’éteindre aussitôt, et une circonstance singulière vint tout à coup ranimer en moi tous les sentimens que je croyais étouffés en mon cœur.

Un soir, j’ouvris par hasard les portefeuilles que j’avais portés à R…bourg ; un papier s échappa du milieu des autres ; je l’ouvris et j’y trouvai une boucle de cheveux que je reconnus aussitôt pour ceux de Séraphine ! Elle était attachée avec un ruban blanc sur lequel, en l’examinant de près, je vis distinctement une goutte de sang ! — Peut-être dans ces instans de délire qui précédèrent notre séparation, Adélaïde m-avait-elle laissé ce souvenir de sa maîtresse ; mais pourquoi cette goutte de sang qui me frappait d’horreur ? — C’était bien ce ruban blanc qui avait flotté sur mon épaule la première fois que j’avais approché de Séraphine ; mais ce sang !…