Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/214

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mal disposé, tu bâilles ; tout cela montre un homme affecté, et je crois vraiment que tu l’as été cette nuit.

— Qu’ai-je été. cette nuit ? demanda l’intendant en restant dans la même position.

— Cette nuit, dit V…, comme je travaillais dans la chambre du défunt baron Roderich, tu es venu dans la salle, pâle et défait, et tu as passé un grand quart d’heure à gratter la porte murée. Es-tu donc somnambule, Daniel ?

L’intendant se laissa tomber dans le fauteuil qui était derrière lui. Il ne prononça pas une parole ; ses yeux se fermèrent à demi, et ses dents se choquèrent avec violence.

— Oui, continua V… après un moment de silence ; il se passe de singulières choses dans l’état de somnambulisme ; et le lendemain, on ignore tout ce qu’on a fait. J’avais un ami qui se promenait