Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/215

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régulièrement la nuit, au temps de la pleine lune. Il répondait alors à toutes les questions, et comme malgré lui. Je crois vraiment qu’un somnambule qui aurait commis une mauvaise action l’avouerait lui-même dans ces momens-là ! Heureux ceux qui ont bonne conscience comme nous deux, Daniel ! Nous pouvons être somnambules sans avoir rien à craindre. Mais dis-moi donc un peu ce que tu as à gratter comme cela à la porte de l’observatoire ? Tu veux sans doute aller faire de l’astronomie avec le vieux Roderich, n’est-ce pas ? Je te demanderai cela la nuit prochaine.

Daniel n’avait cessé de trembler pendant tout ce discours ; tout son corps semblait en ce moment un roseau balancé par l’orage. Il ne proférait que des paroles inintelligibles, et sa bouche se chargeait d’écume. V… sonna. Les domestiques vinrent prendre le vieil inten-