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CONTES FANTASTIQUES.

dévoré de la soif de l’or, se levait souvent dans la nuit, ouvrait la porte qui conduisait autrefois à la tour, et regardait avec attention dans le gouffre qui devait, selon lui, cacher des trésors. Daniel l’avait suivi. Au moment où il avait entendu le baron ouvrir la porte de la tour, il s’était approché de lui sur le bord du gouffre ; et celui-ci, qui lisait déjà dans les yeux du traître des projets de vengeance, s’était écrié : Daniel ! Daniel ! que fais-tu ici à cette heure ?

— Meurs, chien galeux ! s’était écrié Daniel à son tour ; et d’un vigoureux coup de pied il l’avait précipité dans les profondeurs de l’abîme.

Ici mon grand-oncle cessa de parler, ses yeux se remplirent de larmes ; il ajouta d’une voix presque éteinte : — Ce n’est pas tout, Théodore ; écoute avec courage ce qui me reste à te dire.

Je frissonnai.