Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/256

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l’étoffe pour quelque bon opéra comique.

— Mon cher maître de chapelle, dit le docteur, si vous pouvez mettre en musique des rêves, des pressentimens et des extases magnétiques, vous aurez votre fait, car l’histoire roulera sans doute sur ce sujet-là.

Sans répondre au docteur, le voyageur enthousiaste s’enfonça dans son fauteuil, et commença en ces termes, d’une voix grave : « Les tentes d’Isabelle et de Ferdinand d’Aragon s’étendaient à l’infini devant les murs de Grenade… »

— Seigneur du ciel et de la terre ! s’écria le docteur, cela commence comme une histoire qui doit durer neuf jours et neuf nuits ; et moi, je reste là, tandis que mes patiens se lamentent ! Je m’embarrasse bien de vos histoires maures à la Gonzalve de Cordova ; j’ai entendu