Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/262

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qu’on sépare. Aguilar, singulièrement ému de ces plaintes, résolut de la faire reconduire à Grenade ; elle se jeta alors à ses genoux, et releva son voile. — N’es-tu pas Zuléma, la perle des chanteuses de Grenade ? s’écria Aguilar. C’était en effet Zuléma, qu’il avait eu l’occasion d’observer tandis qu’il s’acquittait d’une mission auprès du roi Boabdil. — Je te donne la liberté ! dit Aguilar. Mais le révérend père Agostino Sanchez, qui s’était rendu au camp espagnol, le crucifix à la main, lui dit alors : — Souviens-toi que tu nuis à cette captive en la renvoyant parmi les infidèles. Peut-être, parmi nous, la grâce du Seigneur l’eût-elle éclairée et ramenée dans le sein de l’église. Aguilard répondit ; — Qu’elle reste donc un mois parmi nous ; et après ce temps, si elle ne se sent pas pénétrée de l’esprit du Seigneur, elle retournera à Grenade. — C’est ainsi, ô reine ! que