Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/272

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se fit entendre auprès de lui ; un cavalier maure, monté sur un léger cheval arabe, passa rapidement auprès d’Aguilar, et le sifflement d’un javelot glissa près de son oreille. Aguilar voulut s’élancer sur son agresseur, mais un second javelot vint s’enfoncer dans le poitrail de son cheval, qui bondit de rage et de douleur, et renversa son cavalier sur la poussière. Le général espagnol se releva promptement, mais le Maure était déjà près de lui, debout sur ses étriers et le cimeterre levé. Aguilar se jeta sur lui en un clin d’œil, l’embrassa vigoureusement de ses deux bras nerveux, le jeta sur la terre avant qu’il eût pu lui porter un seul coup, et, le genou sur sa poitrine, lui présenta son poignard a la gorge. Il se disposait déjà à le percer, lorsque le Maure prononça en soupirant le nom de Zuléma ! — Malheureux ! s’écria Aguilar, quel nom as-tu prononcé là ?