Aller au contenu

Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

teur. Ils profèrent les plus infâmes imprécations, mettent en pièces leur belle machine, et saisissent ses membres épars, dont ils se frappent à coups redoublés. Nathaniel, déjà à moitié fou, tombe dans une frénésie complète à la vue de cet horrible spectacle.

Mais nous serions fous nous-mêmes de continuer à analyser ces rêves d’un cerveau en délire. Au dénouement, notre étudiant, dans un accès de fureur, veut tuer Clara en la précipitant du sommet d’une tour : son frère la sauve de ce péril, et le frénétique, resté seul sur la plate-forme, gesticule avec violence et débite le jargon magique qu’il a appris de Copelius et de Spaianzani. Les spectateurs, que cette scène avait rassemblés en foule au pied de la tour, cherchaient les moyens de s’emparer de ce furieux, lorsque Copelius apparaît soudain parmi eux, et leur donne l’assurance que Nathaniel va descendre de son propre mouvement. Il réalise sa prophétie en fixant sur le malheureux jeune homme un regard de fascination, qui le fait aussitôt se précipiter lui-même, la tête la première. L’horrible absurdité de ce conte est faiblement rachetée par quelques traits dans le caractère de Clara, dont la fermeté, le simple bon sens et la franche af-