Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/79

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ne sais comment il advint que les deux vieilles baronnesses, avec leurs hautes et bizarres frisures, les rubans et les fleurs dont elles étaient attifées, me parurent effrayantes et presque surnaturelles. Je m’efforçai de lire sur leurs visages jaunes et flétris, dans leurs yeux creux et étincelans, sur leurs lèvres bleues et pincées, qu’elles vivaient en bonne intelligence avec les spectres du château, et qu’elles se livraient peut-être aussi à des pratiques mystérieuses. Le grand-oncle, toujours jovial, engagea ironiquement les deux dames dans une conversation si embrouillée, que, dans une toute autre disposition que celle où je me trouvais, j’eusse été fort embarrassé de réprimer un sourire.

Quand nous nous retrouvâmes seuls dans notre appartement, mon oncle me dit : — Mais, neveu, au nom du ciel, qu’as-tu donc ? Tu ne parles pas, tu