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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/81

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assis comme toi (dans mon rêve s’entend) sur le fauteuil, devant la cheminée où j’avais la même vision. J’ai vu entrer cet être étrange, je l’ai vu se glisser vers la porte murée, gratter la muraille avec tant de désespoir, que le sang jaillissait de ses ongles ; puis descendre, tirer un cheval de l’écurie et l’y ramener. As-tu entendu un coq qui chantait à quelque distance dans le village ? C’est en ce moment que tu vins me réveiller.

Le vieillard se tut, et je n’eus pas la force de l’interroger davantage.

Après un moment de silence, durant lequel il réfléchit profondément, mon oncle me dit : — As-tu assez de courage pour affronter encore cette apparition, et avec moi ?

Je lui répondis que j’étais prêt à tout.

— La nuit prochaine, dit-il, nous veillerons donc ensemble.