Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/87

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détour. Mon sang bouillonna, et je fus sur le point de répondre avec aigreur, lorsque mon oncle, prenant la parole, assura que tout ce que je faisais était parfaitement en règle.

Lorsque nous fûmes seuls, je me plaignis vivement du baron, dont les manières me repoussaient de plus en plus. — Crois-moi, neveu, me répondit-il en dépit de ses manières, le baron est le meilleur des hommes ; ces façons ne lui sont venues, comme je te l’ai déjà dit, que depuis qu’il est seigneur du majorât ; autrefois c’était un jeune homme doux, modeste. Au reste, il n’est pas aussi rude que tu le fais, et je voudrais bien savoir pourquoi il te déplaît autant ?

En disant ces mots, mon oncle sourit ironiquement, et le sang me monta au visage. En m’examinant bien, je ne pouvais me cacher que cette haine venait