Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

servé pour les maîtres chanteurs à quelques pas de l’échafaud.

Des milliers de spectateurs se trouvaient dans la cour, aux fenêtres et même sur les toits du château. Le landgrave, accompagné des juges, vint au son des trompettes, et monta sur son estrade. Les maîtres défilèrent à leur tour, jusqu’à leurs bancs, ayant à leur tête Walther de la Vogelweid. Sur l’échafaud se tenait Stempel, le bourreau d’Eizenach, homme gigantesque, d’un aspect sauvage, enveloppé d’un grand manteau rouge sous les plis duquel brillait la poignée étincelante d’un énorme glaive. Le père Léonard, confesseur du landgrave prit place devant l’échafaud, afin d’assister à l’heure de la mort celui qui succomberait.

Un silence d’inquiétude et d’effroi, où l’on pouvait entendre jusqu’au plus