Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/125

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Il la trouva assise sous un bel arbre fleuri, les mains jointes, la tête languissamment penchée sur son sein, il se jeta à ses genoux, hors d’état de proférer une parole. Mathilde le regarda avec attendrissement, et tous deux versèrent des larmes. — Ah, Wolfframb ! dit enfin Mathilde, quel méchant rêve s’était emparé de moi ; je m’étais livrée au démon comme un enfant étourdi. Comment ai-je pu t’oublier ? me le pardonneras-tu jamais ?

Wolfframb la pressa dans ses bras, et osa, pour la première fois, imprimer ses lèvres sur celles de la belle comtesse. Il jura qu’il l’avait toujours aimée avec ardeur, qu’elle n’avait jamais cessé d’être la dame de ses pensées, et lui dit comment sa présence lui avait donné la force de vaincre l’esprit malin.

— Ô mon bien-aimé, dit Mathilde,