Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/164

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Oui, c’est elle, c’est elle trait pour trait, la céleste créature ! Mais son regard paraît incertain. Il me semble qu’elle ne regarde pas de mon côté, ses yeux ont quelque chose de vide ; je serais tenté de croire que ce que je vois est un portrait, si je n’avais remarqué un mouvement du bras et de la main. Entièrement perdu dans la contemplation de cette créature merveilleuse, je n’avais pas entendu la voix du brocanteur italien qui m’offrait sans relâche sa marchandise. Enfin il me tira par le bras, et me retournant je le repoussai avec colère. Il ne cessa pas toutefois de me prier et de me tourmenter. — Je n’ai encore rien gagné aujourd’hui, monsieur. Une paire de crayons. Un paquet de cure-dents. — Plein d’impatience, et jaloux de me débarrasser de cet importun, je cherche quelques pièces de monnaie dans