Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/165

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ma bourse. — J’ai encore ici de jolies choses, me dit-ii, et il me montre à distance un petit miroir de poche. En y apercevant la maison qui était derrière moi et la fenêtre où se tenait la personne mystérieuse, je me hâtai de l’acheter, et il me fut possible d’observer commodément assis et le dos tourné sans attirer l’attention des voisins. Mais en regardant de plus en plus ce miroir, je tombai dans un état que je serais tenté de nommer un songe éveillé. Je ne pouvais détacher mes regards de ce miroir qui semblait me fasciner ; et j’avoue que je ne pus m’empêcher de songer à un conte que me faisait ma nourrice, lorsque je me plaisais le soir à me regarder dans le grand miroir de la chambre de mon père. Elle me disait que lorsque les enfans se mettaient la nuit devant une glace, un horrible visage étranger s’y plaçait devant eux.