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CONTES NOCTURNES.

ment singulier. Jamais il ne fit connaître le genre de relations qu’il avait eues avec cette femme. Les troupes étaient sur le point de se mettre en marche, la voiture du colonel était déjà chargée de bagages et devant la porte ; pour lui, il déjeunait ; mais tout-à-coup il poussa un cri violent et tomba de sa chaise. Il était mort. Les médecins reconnurent qu’il avait été frappé d’apoplexie. Quelques semaines plus tard, une lettre adressée au colonel me fut apportée. Je n’hésitai pas à l’ouvrir dans l’espoir d’y trouver quelques renseignemens sur les parens de cet officier, et de pouvoir leur annoncer sa mort. La lettre venait de Pise, et ne renfermait que ces mots, sans signature : « Malheureux ! aujourd’hui le 7, à midi précis, Antonia, embrassant ton image trompeuse, est tombée morte ! » — J’avais noté le jour