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LA MAISON DÉSERTE.

Elle s’avança si près, qu’il me sembla que cette hideuse face n’était qu’un mince masque de crèpe, sous lequel m’apparaissaient les traits charmans du miroir. Déjà je sentais ses mains osseuses, lorsqu’elle fondit en arrière et qu’une voix s’écria derrière moi : « Le diable fait-il déjà son jeu avec votre grâce ? Au lit, ma gracieuse dame, sans cela il y aura des coups ! »

Et je vis auprès de moi le vieil intendant en chemise, agitant un grand fouet au-dessus de sa tête. Il se disposait à battre la vieille qui se roula en hurlant sur le tapis ; j’arrêtai le bras prêt à frapper, mais le vieil intendant me repoussa en s’écriant : — Savez-vous, Monsieur, que ce vieux démon vous eût étranglé si je n’étais pas arrivé. — Partez, partez, partez !

Je m’élançai hors de la salle, cherchant en vain, dans les ténèbres, la