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LA MAISON DÉSERTE.

commencent à se dévoiler ? — Je me disposais à l’écouter, mais au moment où il allait continuer, les portes de la salle à manger s’ouvrirent, et l’on se rendit à table. Perdu dans la pensée des secrets que le comte allait me divulguer, j’avais offert machinalement le bras à une jeune dame et je suivais les rangs cérémonieux des convives. — Je conduis la dame à la première place qui s’offre à moi, alors je la regarde et j’aperçois les traits fidèles de l’image de mon miroir ! Vous ne doutez pas que je frissonnai involontairement, mais je puis vous assurer que je n’éprouvai pas le moindre symptôme de ce délire funeste qui s’élevait en moi lorsque cette image de femme m’apparaissait dans la glace obscurcie par la vapeur de mon haleine. — Mon étonnement ou plutôt mon effroi dut se peindre dans mon regard, car la