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CONTES NOCTURNES.

à part, et de ne le recevoir lui-même, qu’autant qu’elle le voudrait bien. Le comte ajouta qu’à la prière d’Angélique, il lui avait permis d’emmener un valet de chambre, qui était parti avec elle. Le mariage fut célébré, le comte S*** partit pour D***, avec sa jeune femme, et y passa une année dans une joie sans mélange ; mais alors la santé du comte commença à s’altérer ; il lui semblait qu’une secrète douleur lui ravît tous les plaisirs, toutes les forces de sa vie ; et il chercha vainement à cacher à la comtesse l’état funeste où il se trouvait. De longs évanouissemens l’affaiblirent bientôt davantage, et les médecins lui ordonnèrent d’aller résider quelque temps à Pise. La comtesse Gabrielle, qui était sur le point d’accoucher, ne put l’accompagner, mais dut le suivre quelque temps après. — Ici, me dit le doc-