Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouva fort mal, mais l’étranger s’excusait en disant qu’avant d’être boiteux, il avait été danseur à la cour du roi de Hongrie, et que dès qu’on le soutenait un peu, sa vieille habitude de cabrioles le reprenait aussitôt. Le monde s’accoutuma à ses façons, et l’on se réjouissait fort lorsqu’on voyait un conseiller, un prêtre, ou quelque homme grave, sauter malgré lui avec l’étranger. Quoique l’étranger semblât d’une humeur joviale, sa manière d’être changeait quelquefois d’une façon singulière. Car il lui arrivait de temps en temps de se promener la nuit dans les rues et de frapper aux portes. Si les habitans de la maison ouvraient, il se présentait devant eux couvert d’un long linceul blanc, et poussait des cris lamentables. Mais le lendemain il courait s’excuser, en disant qu’il se sentait involontairement poussé à agir