Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/225

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de la sorte, pour rappeler aux fidèles l’idée de la mort, et leur annoncer qu’il fallait songer au salut de leur âme. Alors il versait quelques larmes, ce qui touchait fort ses auditeurs.

L’étranger suivait d’un pas solennel tous les convois funéraires, et s’y comportait fort décemment, accompagnant les cantiques pieux par ses plaintes et ses sanglots. Mais si, en de telles circonstances, il s’abandonnait sans réserve à la compassion et au chagrin, il déployait l’humeur la plus gaie aux noces des bourgeois qui, dans ce temps, avaient lieu à l’Hôtel-de-Ville. Là, il chantait toutes sortes de chansons d’une voix fort agréable, jouait du cistre, dansait des heures entières avec la fiancée et les jeunes filles, dissimulant fort adroitement son infirmité, et gagnait les bonnes grâces de toute la compagnie : ce qui plaisait