Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/31

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comme la meilleure, et que tous étaient convaincus qu’ils perdraient à se faire entendre l’un sans l’autre, comme les accords pleins, qui n’acquièrent de force et d’éclat qu’autant qu’ils sont soutenus et relevés par d’autres.

Si les chansons de Walther de la Vogelweid étaient agréables et bien tournées, celles de Reinhard de Zweckhstein étaient nobles et chevaleresques ; Henri Schreiber se montrait profond et savant, mais Jean Bitterolff était plein d’éclat, riche en habiles comparaisons et en tournures gracieuses ; les chants de Henri de Ofterdingen allaient à l’âme, il savait éveiller une profonde douleur, ranimer de touchans souvenirs, mais souvent des sons aigres et déchirans s’échappaient du milieu de ses accords, et semblaient partir d’un cœur déchiré. Personne ne pouvait savoir ce qui inspirait à Henri ces sombres pensées.