Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/32

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Wolfframb de Eschinbach était né dans la Suisse. Ses chansons pleines de clarté et de douceur, ressemblaient au ciel pur et bleu de sa patrie ; ses refrains retentissaient comme les sons rians des clochettes du troupeau et de la flûte des bergers, mais il s’y mêlait aussi quelque chose de semblable au bruit du tonnerre sur les montagnes, des torrens furieux et des avalanches. En dépit de sa jeunesse, Wolfframb de Eschinbach pouvait passer pour le plus expérimenté des maîtres qui se trouvaient à cette cour. Dès son enfance il s’était adonné à l’art du chant, et quand il eut atteint à l’adolescence, il s’en alla parcourir beaucoup de pays pour rencontrer un grand maître nommé Friedebrand. Celui-ci l’instruisit soigneusement, et lui fit connaître beaucoup de poésies manuscrites des maîtres, qui formèrent sa jeune âme.