Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/36

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aux autres maîtres qui chantaient la louange des dames et du noble landgrave, Henri n’exprimait dans ses vers que les tourmens d’une âme oppressée, et ses chants semblaient souvent l’expression d’un cœur blessé qui n’espère de salut et de guérison que dans la mort. Tout le monde pensait qu’il souffrait d’un amour malheureux ; mais tous les efforts qu’on fit pour lui arracher son secret furent inutiles. Le landgrave lui-même, tout dévoué au jeune homme, entreprit de l’interroger sur la cause de sa douleur. Il lui donna sa parole de prince qu’il userait de tout son pouvoir pour remédier au mal qui l’accablait, et satisfaire à ses vœux secrets, mais il réussit aussi peu que les autres à pénétrer le mystère caché dans le sein du jeune maître.

— Ah, monseigneur ! s’écria Henri, les yeux baignés de larmes ; ah, mon-