Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

extraordinaire brillait dans ses yeux, un sourire agréable voltigeait sur ses lèvres, et son grand nez d’aigle, son front élevé donnaient une forte énergie à ses traits.

— Je ne sais, dit Ofterdingen lorsque l’étranger eut cessé de parler, je ne sais quel sentiment singulier excitent en moi vos paroles. Il me semble que l’idée du chant s’éveille en moi pour la première fois, et que ce que j’ai tenu jusqu’à ce jour pour l’art, soit devenu tout-à-coup à mes yeux, aride et pitoyable. Vous êtes certainement un maître habile, et vous me prendrez, peut-être, pour votre élève, si je vous supplie de m’accueillir en cette qualité.

L’étranger fit de nouveau un de ses fâcheux éclats de rire, se leva et parut si gigantesque et si brusque que Ofterdingen éprouva de nouveau la terreur