Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/65

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et Wolfframb de Eschinbach, place qu’il avait toujours occupée. On remarqua bientôt que les manières de Ofterdingen avaient entièrement changé. Au lieu de tenir comme autrefois sa tête penchée sur son sein, d’abaisser son regard vers la terre, il portait le front haut et se redressait avec fierté. Son visage était aussi pâle que jadis, mais son regard, au lieu d’errer timidement, était ferme et étincelant ; une noble gravité avait fait place, dans ses traits, à la profonde mélancolie qui les obscurcissait, et un léger sourire donnait à ses lèvres une expression ironique. Il ne daigna parler à aucun maître, et prit place en silence. Tandis que les autres chantaient, il contemplait les nuages, s’agitait sur son siège, comptait sur ses doigts, bâillait, bref il témoignait le mécontentement et l’ennui par tous ses gestes et par tous ses