Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/71

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inconnue. Je ne pouvais m’empêcher de songer à ces âmes errantes sur les bords de l’Achéron, dont tu faisais le tableau au landgrave, lorsqu’il t’interrogeait autrefois sur la cause de ta douleur ; j’étais forcé de croire que tu avais renoncé à tous les amours, et que ce que tu avais gagné en revanche, n’était que le trésor stérile que trouve un voyageur égaré au milieu d’un désert. Il me semble, (je ne puis te le cacher) que tu as payé ta maîtrise, avec toutes les joies de la vie. Un sombre pressentiment m’agite en songeant à ce qui t’a fait fuir de la Wartbourg, et à la manière dont tu reviens ici. Tes souhaits peuvent s’accomplir. Peut-être l’astre brillant qui me souriait s’éloigne-t-il déjà de moi. Mais, Henri ! tiens, voici ma main ; je te le jure, jamais la haine ne prendra place dans mon cœur ! Malgré tout