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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/105

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IGNACE DENNER.

moi aussi j’ai douté de ton honneur et de ta loyauté !

Bien qu’on eût caché à Giorgina le jour de l’exécution, elle était accourue à Fulda, poussée par une inquiétude inexprimable, et elle était arrivée sur la place au moment même où son mari gravissait la fatale échelle. Le marchand avait été long-temps en voyage, en France et en Italie, le hasard ou plutôt la volonté du ciel voulut qu’il vînt à temps pour arracher le pauvre Andrès à une mort infamante. Dans l’auberge il apprit toute cette histoire, et l’idée lui vint que ce pouvait être le même garde-chasse, qui était venu recevoir chez lui, deux années auparavant, un legs venu de Naples. Denner lui-même convint de la vérité de ce fait, et prétendit qu’il fallait que le diable l’eût aveuglé ; car il se croyait bien certain d’avoir vu Andrès combattre à