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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/109

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IGNACE DENNER.

res mystérieuses et inespérées qu’il faisait. Il semblait que l’âge n’eût point d’influence sur sa personne ; car son pas était rapide et sa tournure juvénile, bien que quelques-uns de ses compatriotes eussent supputé qu’il pouvait bien avoir quatre-vingts ans. Son visage était ridé d’une manière bizarre, et l’on avait peine à supporter son regard, quoique l’on prétendît qu’un coup-d’œil de lui guérissait souvent le mal le plus endurci. Il portait ordinairement par-dessus son costume noir, un grand manteau rouge, orné de galons et de tresses d’or, et il parcourait ainsi les rues de Naples, allant visiter ses malades, avec une caisse remplie de ses médicamens, sous le bras. On ne s’adressait jamais à lui que dans la plus extrême nécessité ; mais il ne refusait jamais à se rendre auprès d’un malade quelque mince que