Aller au contenu

Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
CONTES NOCTURNES.

cune de ses femmes lui avait donné un enfant, sans que personne eût jamais pu le savoir : chaque fois il avait tué l’enfant, dès qu’il était parvenu à l’âge de neuf semaines ou de neuf mois ; et il lui avait ouvert la poitrine pour en tirer le cœur. Àchacune de ces opérations, Satan était venu, tantôt sous une forme, tantôt sous une autre, mais le plus souvent sous celle d’une chauve-souris à figure humaine, allumant le feu par le battement de ses ailes, tandis que Trabacchio tirait du sang un spécifique qui guérissait presque tous les maux. Les femmes du docteur avaient été assassinées par lui avec tant d’art que l’œil le plus exercé n’eût pu découvrir, sur leurs cadavres, la trace d’un meurtre. La dernière seulement était morte d’une façon naturelle.

Le docteur avoua tout sans difficulté,