Aller au contenu

Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
CONTES NOCTURNES.

ville de L*, sur la frontière de la Pologne, et s’arrêta devant la porte du vieux bourguemestre allemand. Les enfans passaient leur tête à la fenêtre d’un air curieux, mais la maîtresse de la maison se leva de son siège, et jetant avec humeur son point de couture sur la table, cria au vieux magistrat qui accourait de la chambre voisine : Encore des étrangers qui prennent notre maison pour une auberge ; aussi pourquoi as-tu fait redorer la colombe de pierre qui est au-dessus de la porte ?

Le vieillard sourit finement sans répondre ; en un moment il se fut débarrassé de sa robe de chambre, et il eut endossé son habit de gala qui était étendu sur une chaise ; avant que sa femme étonnée eût pu ajouter un seul mot, il se trouvait déjà à la portière de la voiture, son bonnet de velours à la