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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/15

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IGNACE DENNER.

pris sa main et la tenait en silence, sans entendre les cris de l’enfant qui demandait le sein de sa mère. Le valet était parti dès le point du jour pour Fulda, afin de se procurer quelques remèdes pour la malade. Aucune créature humaine n’apparaissait au loin ; le vent seul faisait entendre ses longs sifflemens dans les noirs sapins, et les dogues hurlaient douloureusement, couchés au pied de leur malheureux maître. Tout-à-coup Andrès entendit devant la maison comme les pas d’un homme. Il crut que c’était son valet qui revenait, bien qu’il ne l’attendît pas sitôt ; mais les chiens s’élancèrent et aboyèrent violemment. Ce devait être un étranger. Andrès alla ouvrir la porte : un homme se présenta : il était long et maigre, enveloppé d’un ample manteau, et son bonnet de voyage enfoncé sur ses yeux.