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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/150

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CONTES NOCTURNES.

put dissimuier son impatiente curiosité et son ennui. Elle s’avança dans le vestibule, et barra le passage au vieillard qui se disposait à rentrer dans la chambre.

— Au nom du Christ, lui dit-elle a voix basse, quel hôte nous as-tu amené dans la maison ; car enfin tu savais tout, et tu ne m’as rien dit.

— Tu sauras tout ce que je sais moi-même, répondit tranquillement le vieillard.

— Ah ! ah ! reprit la femme d’un air plus inquiet ; mais tu ne sais peut-être pas tout toi-même. Que n’étais-tu tour à l’heure dans la chambre ! Dès que l’abbesse fut partie, la dame se trouva peut-être trop à l’étroit sous son grand voile. Elle ôta le long crêpe noir qui la couvrait depuis la tête jusques aux pieds, et que vis-je !

— Eh bien ! que vis-tu ? dit le vieil