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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/172

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CONTES NOCTURNES.

étaient prisonniers furent mis en liberté ; et bientôt quelques-uns des frères d’armes de Stanislaws reparurent au château du comte. On rappela avec une profonde douleur le souvenir de ce jour malheureux, et l’on parla avec enthousiasme du courage de ceux qui avaient combattu, et surtout de la conduite du jeune comte. Il avait ramené sur le champ de bataille les bataillons qui pliaient, et il avait réussi à enfoncer avec sa cavalerie la ligne ennemie. Le sort de la bataille était indécis, lorsqu’une balle l’atteignit ; il tomba de cheval, baigné dans son sang, en prononçant le nom d’Hermenegilde.

— Non, j’ignorais que je l’aimais inexprimablement ! — Quel aveuglement a été le mien ! comment ai-je pu songer à vivre sans lui qui est ma vie !… — Je l’ai envoyé à la mort. — Il ne